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Sinsheim, Technik Museum
 

Apercevoir dans le lointain, deux silhouettes quasiment identiques  signifie que vous approchez du musée de la Technique de Sinsheim, cela est vrai du moins, si vous êtes dans la région de Sinsheim et que les silhouettes ressemblent étrangement à des avions supersoniques…

Ce musée est un véritable trésor national, tant il regorge de véhicules tout aussi intéressants, variés et exceptionnellement rares, le seul endroit en Europe où vous pouvez comparer le concorde à sa copie, le Tupolev TU-144.
 

Cet avion de ligne a été développé en même temps que son homologue franco-britannique, bénéficiant évidemment  du sacro-saint espionnage industriel bolchévique et c’est en fin d’année 1968 que le premier vol d’essai a lieu, il passera le mur du son après quelques mois d’essais complémentaires, le 5 juin 1969…
Destiné à l’Aeroflot, il pouvait embarquer de 98 à 120 passagers sur une distance de plus de 6000 kms à 20 kms d’altitude. Un premier crash lors du meeting aérien du Bourget en 1973 et un second en 1978 lors d’un vol d’essai mis fin à l’exploitation du transport de passagers , Le transport de fret et postal seront dès lors la seule utilisation de ces concordskis..Jusqu’en 1983.

L'un des appareils est remis en état de vol en 1996 dans le cadre d'un programme entre Tupolev et la NASA modifié et équipé de moteurs Kouznetsov NK-322 à double flux et postcombustion et est retiré définitivement en 1999.

Trois versions du Tupolev seront construites ; 1 seul Tu-144 (version d’essai/ prototype), dix Tu-144S (77101 à 77110) et cind Tu-144D (77111 à 77115) dont un converti par la NASA en TU-144 LL. Les deux versions diffèrent principalement par leur motorisation : le Tu-144S utilise des turboréacteurs Kouznetsov NK-144AA à postcombustion tandis que le Tu-144D est équipé de Kolesov RD-36-511 sans postcombustion, moins gourmands en carburant et plus performants.

L’exemplaire présenté à Sinsheim est CCCP-77112, il a été acheté par le musée automobile et technique de Sinsheim.. En octobre 2000, le nez, les ailes, la dérive et la queue ont été retirés et l'avion fut transféré sur une barge pour un voyage de Moscou jusqu'à Sinsheim en passant par la mer Baltique, quelques planches explicatives figurent au pied du Tupolev, la visite de l’avion permet de se rendre compte du confort relatif de ce type d’appareil ; après quelques minutes de patience, l’accès à la cabine de pilotage  offre une vue sur l’exigüité du poste de commandes, trois personnes pour accomplir le travail sur à peine 6 m2, les images parlent d’elles mêmes..

Le second appareil est plus connu, le Concorde a fait rêver bien des enfants et adultes, tant il était mythique et si majestueux au décollage…
 

Il est le fruit d’une collaboration entre Sud-Aviation  et British Aircraft Corporation et entre en service en 1976 ;  2003 marquera l’arrêt définitif de l’exploitation commerciale chez Air France et British Airways , la réputation du bel oiseau fut entachée par le dramatique accident du 25 juillet 2000 à Gonesse qui fit 113 victimes, malgré de nombreuses modifications et des contrôles approfondis pour remédier à la fragilité des pneumatiques et  la perforation du réservoir de kérosène .

Le projet fut lancé en 1963, le premier vol d’essai, le 02 mars 1969 piloté par André Turcat, la première exploitation en 1976, reliant Paris à New-York à Mach 2.02 (plus de 2000 kms/h) et 27 années de plaisirs et de passion pour une clientèle fortunées et d’hommes /femmes d’affaires…

Le Concorde présenté au Musée automobile et de la Technique de Sinsheim est le Fox-Bravo (F-BVFB) N°207 il a réalisé son vol  inaugural le 6 mars 1976, et son dernier vol le 24 juin 2003 par Jean-Louis Chatelain (vol AF 4406 de Paris-Charles de Gaulle à Karlsruhe Baden-Baden), effectué 14 780 heures de vol et 5 476 atterrissages. Démonté et transporté par la route en convoi exceptionnel, il fut remonté sans ses moteurs (visibles dans le musée) sur le toit du hall n°2 narguant ainsi sa copie soviétique…la visite est encouragée , malgré la file d’attente, il a en effet bien plus de succès que son homologue de l’est, le poste de pilotage offre également bien plus d’intérêts que celui du  très spartiate concurrent russe.

en voici quelques images, grâce à la météo très clémente ce jour là...

(c)Bruno Dugauquier

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